Tadej Pogačar : Tous les regards sont tournés vers le champion slovène aux Championnats du monde de Kigali, tandis que le débat sur ses chances s’intensifie
Les Championnats du monde Route UCI 2025 à Kigali, au Rwanda, ont été riches en rebondissements, mais un nom reste au cœur des débats : Tadej Pogačar. Si la superstar slovène n’a pas encore été l’homme du moment, éclipsée par d’autres lors du contre-la-montre et des premières étapes sur route, son aura continue de captiver les fans et les experts. Le champion du monde en titre aborde les courses décisives sous une surveillance scrupuleuse : parviendra-t-il à reconquérir son maillot arc-en-ciel, ou s’inclinera-t-il face à un rival inattendu ?
L’ancien coureur professionnel néerlandais et analyste pour Eurosport, Bobbie Traksel, a alimenté le débat. À propos de la forme de Pogačar, Traksel a déclaré : « Tout le monde suit Pogačar car c’est le coureur qui peut tout changer en un instant. Mais le cyclisme ne se résume pas à des jambes puissantes : c’est aussi une question de timing, de tactique et parfois de chance. Pour l’instant, il n’est pas l’homme du moment, mais il reste l’homme de demain. »
La performance de Pogačar dans le contre-la-montre individuel a en effet suscité des interrogations. Il a terminé de justesse au pied du podium, devancé par le Belge Remco Evenepoel et l’Italien Filippo Ganna, tous deux spécialistes de la discipline. Pour un coureur qui excelle dans les grands tours et les classiques vallonnées, le terrain de Kigali présente à la fois des opportunités et des menaces. Les ascensions exigeantes de la capitale rwandaise conviennent à son style explosif, mais l’imprévisibilité des courses d’un jour ne laisse aucune place à l’hésitation.
Le débat va au-delà de la forme et de la condition physique. Pogačar a connu une saison exigeante, conciliant ambitions sur le Tour de France et compétitions olympiques plus tôt dans l’été. La fatigue peut jouer un rôle, mais le poids émotionnel de l’attente peut tout aussi bien jouer. Porter le maillot arc-en-ciel apporte la gloire, mais il est aussi une cible. Ses rivaux marqueront chacun de ses mouvements, le forçant à attaquer depuis des positions moins favorables.
Traksel a insisté sur le facteur psychologique : « L’an dernier, Pogačar a surpris le peloton par sa maîtrise et sa destruction de la course. Cette fois, tout le monde sait à quoi s’attendre. La question est : va-t-il s’adapter ou va-t-il répéter le même scénario et risquer d’être contré ? »
Les supporters de Kigali, cependant, continuent de le considérer comme l’attraction principale. Les rues sont bordées de drapeaux slovènes, les chants de « Pogi » résonnent dans les collines et les supporters locaux l’accueillent comme s’il était l’un des leurs. Son charisme et sa personnalité accessible ont fait de lui un favori bien au-delà de l’Europe, consolidant son statut d’icône mondiale du cyclisme.
À l’approche de la course sur route, Pogačar se trouve à la croisée des chemins : une nouvelle démonstration de domination pourrait lui assurer une place parmi les légendes du sport, tandis qu’une défaite pourrait rappeler au monde que même les plus grands sont vulnérables. À bien des égards, cette tension définit la magie du cyclisme, où les certitudes sont fugaces et où le résultat défie souvent la logique.
Pour l’instant, le débat fait rage. Tadej Pogačar est-il toujours invincible, ou le peloton a-t-il enfin trouvé le moyen de le battre ? Bobbie Traksel laisse la question en suspens : « Quoi qu’il arrive, on parlera de Pogačar. Qu’il gagne ou qu’il perde, il est l’histoire de ces Championnats du monde. »
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