Au cours de sa brillante carrière, Tadej Pogačar a déjà remporté trois des cinq Monuments du cyclisme. Il lui manque encore Milan-San Remo et l’Enfer du Nord, Paris-Roubaix. Il a failli les ajouter tous deux à son palmarès en 2025. La question est maintenant de savoir si 2026 sera la saison où il complétera enfin sa collection. Et si tel est le cas, peut-on sérieusement envisager qu’il réalise l’impossible et remporte les cinq Monuments la même année ?
À la fin de la saison 2025, son palmarès dans les Monuments semblait presque irréel. Dix victoires sur trois courses différentes, des podiums dans les cinq épreuves la même année, et une place au classement historique, juste derrière Eddy Merckx (19 victoires) et Roger De Vlaeminck (11 victoires).
Ce qui manque encore à Pogačar, c’est la collection complète. Milan-San Remo et Paris-Roubaix restent des monuments vierges à son palmarès, pour l’instant détenus par Mathieu van der Poel, qui l’a battu sur la Via Roma en mars et de nouveau sur les pavés en avril. Le Slovène n’a jamais caché son désir de compléter sa collection et de rejoindre Rik Van Looy, Eddy Merckx et Roger De Vlaeminck dans ce club très fermé.
La saison 2025 a montré que cette ambition est globalement réaliste. Pogačar est déjà compétitif dans les cinq Monuments. Remporter le Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie pourrait presque devenir une formalité. Battre Van der Poel à San Remo et à Roubaix en l’espace d’un printemps s’annonce bien plus compliqué.
Milan-San Remo
Il est fort possible que Milan-San Remo continue d’échapper à Tadej Pogačar tant que Mathieu van der Poel sera au départ. En 2025, le Néerlandais a tout simplement refusé de céder. Il a puisé dans ses réserves pour suivre les accélérations fulgurantes de Pogačar sur la Cipressa, a résisté au Poggio et a même conservé suffisamment d’énergie pour s’imposer sur la Via Roma. Filippo Ganna a alors comblé son retard et s’est emparé de la deuxième place, tandis que Pogačar devait se contenter de la troisième.
Le problème pour Pogačar n’est pas de faire des ravages dans les ascensions. Il a déjà bouleversé le déroulement traditionnel de la course, où tout se joue sur le Poggio.
Le problème est de déstabiliser un coureur capable de rivaliser avec lui en accélération, foulée pour foulée, et de finir plus fort sur le plat. Tant que Van der Poel parviendra à rester dans sa roue sur la Cipressa et le Poggio, Milan-San Remo tournera à son avantage neuf fois sur dix.
Mais Pogačar a peut-être encore une chance. Dans le chaos qui a régné sur la Cipressa cette année, la grimace de Van der Poel laissait deviner qu’il était à bout de forces. Rien d’étonnant, quand on sait que l’équipe UAE Team Emirates avait lancé l’attaque dès le pied de la montée grâce à Tim Wellens et Jhonatan Narváez, avant que Pogačar ne prenne le relais et ne fasse passer la Cipressa sous la barre symbolique des neuf minutes.
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