Tadej Pogačar redéfinit son héritage en 2026 : pas de Giro, de nouveaux défis l’attendent. Le quadruple vainqueur du Tour surprend le monde du cyclisme en s’attaquant au seul monument qu’il n’a jamais foulé : Paris-Roubaix. Pour lui, l’immortalité sur les pavés est plus précieuse qu’un cinquième maillot jaune.

La saison 2026 de Tadej Pogačar s’annonce déjà comme l’un des chapitres les plus fascinants de son extraordinaire carrière. Avec la confirmation de son forfait pour le Giro d’Italia, l’attention se porte désormais sur un programme de courses soigneusement élaboré, mêlant objectifs inachevés et quête quasi philosophique d’héritage. Pour la première fois depuis des années, Pogačar semble moins motivé par l’accumulation de titres que par la distinction.

Le changement le plus marquant de son calendrier est l’ajout du Tour de Romandie et du Tour de Suisse, deux prestigieuses courses par étapes qui lui ont jusqu’ici échappé. Pour un coureur qui a remporté le Tour de France à quatre reprises et quasiment toutes les grandes courses d’une semaine, ces épreuves représentent de rares lacunes dans un palmarès par ailleurs exceptionnel. Selon des sources internes, Pogačar et l’équipe UAE Team Emirates-XRG les considèrent non seulement comme des courses préparatoires, mais aussi comme de véritables objectifs : l’occasion de compléter un palmarès quasi parfait de victoires par étapes tout en peaufinant sa forme avant le mois de juillet.

 

Pourtant, c’est l’absence du Giro d’Italia qui a suscité le plus de discussions. Après avoir dominé le Grand Tour italien par le passé, beaucoup s’attendaient à un retour. Au lieu de cela, Pogačar a privilégié la concentration à la fatigue, en misant sur une saison articulée autour des classiques printanières et une préparation ciblée pour le Tour de France. Cette décision reflète une évolution plus globale de son approche : moins de courses, des pics de forme plus marqués et une volonté affirmée de réaliser des performances historiques plutôt que de dominer les grands rendez-vous du calendrier.

 

Cette ambition est particulièrement visible dans les Classiques printanières, où le programme 2026 de Pogačar se lit comme un manifeste. Strade Bianche, Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège forment un enchaînement audacieux que seul un coureur aussi polyvalent oserait tenter. S’il a déjà goûté à la victoire dans plusieurs de ces monuments, Paris-Roubaix reste l’absence la plus criante – et celle qu’il désire le plus ouvertement.

 

Lors d’une récente conférence de presse, Pogačar a fait une déclaration qui a secoué le monde du cyclisme. « Si je devais choisir entre une victoire à Paris-Roubaix et une victoire sur le Tour de France, je choisirais Roubaix », a-t-il affirmé. « J’ai déjà remporté le Tour quatre fois. Une victoire de plus ne changerait rien. La différence est plus grande entre zéro et un. » Cette remarque n’était pas de l’arrogance, mais de la lucidité : un champion expliquant que les premiers triomphes comptent désormais plus que d’ajouter une nouvelle ligne à un palmarès déjà bien établi.

 

Ses propos soulignent un passage de la domination à la reconnaissance. Remporter Roubaix placerait Pogačar dans une catégorie historique d’élite, prouvant qu’un champion moderne de Grand Tour peut encore triompher de la course d’un jour la plus brutale et la plus chaotique du cyclisme. Cela dissiperait également les derniers doutes quant à son adaptabilité aux terrains si divers du cyclisme.

 

La saison culminera, bien sûr, avec le Tour de France, où Pogačar reste la figure centrale, quel que soit le nombre de maillots jaunes qu’il possède déjà. Mais en 2026, le Tour ressemble moins à une obsession qu’à une affirmation de soi – une arène où il défend son statut, non son identité.

 

En fin de compte, le programme de Pogačar pour 2026 privilégie l’héritage aux statistiques. En faisant l’impasse sur le Giro, en relevant de nouveaux défis et en donnant ouvertement la priorité à Paris-Roubaix plutôt qu’à une cinquième victoire sur le Tour, il redéfinit la notion d’excellence dans le cyclisme moderne. Il ne s’agit pas seulement de gagner plus, mais de gagner ce qui compte vraiment.

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